Selon JERRY TARDIEU, le report de la séance de mise en accusation « pour raison d’insécurité » est une preuve que le pays n’est pas dirigé

Contre toutes attentes, ce 12 Aout 2019, le Président de la Chambre des députés Gary Bodeau a décidé de mettre en continuation une deuxième fois la séance de mise en accusation du Président Jovenel Moise. Raison invoquée : l’environnement sécuritaire autour du parlement, bien que le problème du quorum se posait également dans toute son acuité et divisait l’assemblée.

Contre toutes attentes, ce 12 Aout 2019, le Président de la Chambre des députés Gary Bodeau a décidé de mettre en continuation une deuxième fois la séance de mise en accusation du Président Jovenel Moise. Raison invoquée : l’environnement sécuritaire autour du parlement, bien que le problème du quorum se posait également dans toute son acuité et divisait l’assemblée.  

Avant et pendant la séance, plusieurs manifestants installés sur la place d’Italie étaient en colère et exigeaient la mise en accusation du Président. Une vive tension régnait aux abords du parlement et les agents de la PNH et du parlement semblaient sur pied de guerre. Des coups de feu se faisaient entendre et des bandes de jeunes chauffés à blanc scandaient des propos hostiles au pouvoir. Obligé de mettre fin à la séance, le Président Bodeau interpella le Chef de l’État : « S’il y a encore un chef de l’État, qu’il passe des instructions pour sécuriser le parlement »

Au micro de la presse, le Député de Pétion-Ville a été encore plus cinglant que celui de Delmas.  Selon Jerry Tardieu, le report d’une séance si importante pour raison d’insécurité témoigne encore une fois que le pays n’est pas dirigée et sa population livrée à elle-même. « La déliquescence des institutions haïtiennes a atteint un niveau inacceptable puisque le parlement, co-dépositaire de la souveraineté nationale, n’est même plus en mesure de siéger dans la sérénité » poursuit l’élu de Pétion-Ville, un des ténors de l’opposition parlementaire à Jovenel Moise.

« Que contrôle Jovenel Moise dans un pays livré à l’insécurité et aux gangs ? » se demande le député de Pétion-ville. Quand le pouvoir exécutif n’arrive même pas à sécuriser le bâtiment logeant le pouvoir législatif, c’est un signe que nos institutions républicaines rendent l’âme chaque jour davantage notamment celles chargées du maintien de l’ordre poursuit-il. Pour le parlementaire, le grand défi d’Haïti pour les vingt prochaines années sera celui de restaurer l’autorité de l’État. Le député de Mirebalais Abel Descollines a également abondé dans le même sens que son collègue de Pétion-ville en se demandant si (et par qui) le pays était dirigé…

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